Espace de recherche, d’éducation et de création collaborative
Cinéma et nouveaux médias
L’art à la frontière des territoires et des personnes
Lieux Fictifs a été fondé en 1994 par Caroline Caccavale et José Césarini, réalisateurs indépendants qui souhaitaient formaliser en un lieu, leurs réflexions et leurs pratiques sur l’image. De nombreux réalisateurs et artistes se sont associés aux différents projets, dont le réalisateur Clément Dorival qui les a rejoints en 2006.
Lieux Fictifs est un espace collaboratif de création et d’éducation sur l’image, qui développe des pratiques artistiques dont le sujet et le champ d’intervention est la « frontière ». Nous invitons les artistes à se confronter à la question de la transformation des frontières qui s’établissent entre les territoires et les personnes, frontière physique (la prison), sociale, culturelle ou générationnelle, mais aussi entre les formes artistiques, les matériaux de l’ image et du son.
Nous accueillons dans cet espace, qui lie des dimensions de recherche et de création, des réalisateurs et des artistes (metteurs en scène, chorégraphes, compositeurs sonores, écrivains…), ainsi que des universitaires. Cette question de la frontière est abordée entre les champs professionnels du social et de la culture, mais aussi entre des champs disciplinaires scientifiques et artistiques.
Nous produisons des films indépendants, des créations collaboratives, des ateliers d’éducation à l’image, des programmes de recherche, de formation et de coopération européenne.
Auprès du grand public, nous développons une politique de diffusion et d’édition qui s’inscrit dans un dialogue entre l’Art et Société.
Les processus d’éducation et de création se réalisent en grande partie avec des personnes placées sous mains de justice en prison, en milieu ouvert et d’autres publics et territoires dont les universités, grandes écoles, lycées, foyers, MJC, centres sociaux, centres d’éducation et d’insertion… Ces territoires sont souvent reliés les uns aux autres, autour de projets communs.
Dans cet espace, la création s’expérimente, se risque dans l’espace social, cherchant à reconstruire des récits individuels et collectifs, à imaginer de nouvelles représentations, dans des lieux et des temps qui les fragmentent, les séparent, les isolent, les effacent. L’expérience artistique est considérée comme un processus de transmission et d’éducation, qui permet à chaque participant de déplacer son regard, de se ré-envisager.
La place de l’artiste dans l’écriture et la fabrication des œuvres, ainsi que la place de l’art dans la société, sont au centre de cette recherche. L’art est une expérience de la perception, de l’espace, du temps et de l’émotion, une expérience individuelle qui peut se renvoyer de l’un à l’autre pour en éclairer réciproquement le sens.
Chaque année, des expériences artistiques sont menées dans ce contexte de travail par des professionnels de l’image et du son, projets qui croisent le cinéma et les nouveaux médias avec différentes écritures artistiques (arts plastiques, écriture, théâtre, danse, création sonore…).
Ces expériences se réalisent en associant des personnes (adultes ou jeunes) dans une diversité de situations artistiques (le mouvement, le son, le dessin, le récit, l’image). Ces expériences peuvent donner lieu à la création d’œuvres collaboratives ou s’inscrire dans le cadre d’un atelier participatif (workshop).
Depuis une dizaine d’années, Lieux Fictifs s’est engagé dans de multiples projets en Europe et en Méditerranée (Italie, Espagne, Allemagne, Norvège, Slovaquie, Croatie, Liban). En particulier sur ce territoire européen, plusieurs dimensions sont développées : la recherche et la formation, à travers des échanges de pratiques entre artistes et institutions, la mise en œuvre de rencontres publiques et de workshops, l’élaboration d’outils innovants d’éducation, de formation et d’évaluation.
L’association a initié et coordonne depuis 2014, le réseau européen IN LIVING MEMORY (Educational and creative network on European archives). Ce projet explore les possibilités d’appropriation individuelle et collective de l’image d’archive à travers sa transformation.