Charlotte Garson
Les Cahiers du Cinéma
" (...) l’attention se porte d’abord sur la générosité de l’objet : pincée entre le pouce et l’index en suivant le mode d’emploi, la jaquette recèle un DVD (...).
Il y a donc prison et prison. Le nom de la maison d’édition met la puce à l’oreille : "Lieux Fictifs", (...) résume le dispositif de cette expérience singulière. Il s’est agi (...) d’édifier intra-muros une cellule-décor, "lieu neutre" où libérer la créativité. (...) Peu à peu l’espace centripète de travail et de concentration s’impose comme issue à l’enfermement.
Ce livre touffu pourvu de divers paratextes (...) a "un narrateur", Clément Dorival, premier assistant sur le tournage. Ses notes tiennent tantôt du journal de bord, (...) tantôt d’une continuité dialoguée qui fait aussi fonctiond ’envers documentaire et de bonus écrit ; tantôt enfin ce sont les initiateurs du projet qui théorisent sous sa plume. (...) Les deux parties du livre révèlent que jeu et prison ont en commun la clôture, réelle ou symbolique.(...)
Qu’on lise cette chronique comme d’une expérience de cinéma-vérité comme un témoignage sociologique, un manuel pédagogique ou un traité sur le docu-fiction, le feuilleté du texte nourrit parfois davantage que le quotidien rejoué dans 9m². L’échaffaudage a dépassé l’édifice. (...)"