Claude Martinetto
La Marseillaise
« (…) Une réalisation « caméra poing », chacun des co-comédiens/détenus se filmant l’un l’autre. C’est aller-retour de l’un à l’autre qui questionne notre regard tout au long des plans séquences, ils s’en viennent rebondir au gré des thématiques. En nous faisant viscéralement partager les points de vue, 9m² pour deux impose en de multiples instants une certaine empathie évacuée de tout pouvoir (celui qui filme) de toute représentation (celui qui est filmé) le sujet est ailleurs, le propos au-delà des murs (…)
Au fur et à mesure que les histoires s’installent, au moment même où les personnages s’adressent à l’autre, c’est une vision impossible qui s’impose. Celle d’un film infaisable (une caméra mini DV dans une cellule ?) qui est pourtant là, celle d’histoires quotidiennes qui n’ont rien de fantasmatiques, toutes portées à bout de bras, comme la caméra, toute tendue vers l’autre (celui qui partage le quotidien, autant dire le co-détenu et/ou le spectateur). Ce n’est plus la caméra qui est proche mais le regard et sa circulation eau sein d’une réalité adossée aux murs (…) »