Elizabeth Lequerret
Les cahiers du cinéma
« (…) Un constat d’impose : docu ou fiction, la question se dilue vite, tant il est ici évident que le réel colle aux murs, poisse à l’objectif. Dans ce petit théâtre, la caméra induit une distance moins libératrice que prévu. Peu de frime et délire maigre. C’est plutôt une mise à plat de l’ordinaire carcéral qui s’y dévoile : théorie de la justice et du parloir (les plus confortables sont les pires) réception des colis, séance de coiffure, souvenirs nostalgiques du petit James (…) 9m² pour deux, home-movie carcéral ? Oui, tant la captation de la parole s’y fait respectueuse, attentive, soucieuse de rendre une chronique aussi fidèle que possible de la vie cellulaire. C’est là où le film échappe au folklore carcéral, tel que les fictions ont pu en offrir l’image, qu’il marque aussi le pas. »