Renaud Victor (1946 - 1991)
Oser.
Oser se rebeller.
Oser prendre la parole.
Oser créer, oser transformer, oser réfléchir et donc oser dire.
Oser faire un film quand on est pas prévu pour ça.
C’est bien de là qu’il faut partir.
Cinéaste et acteur, il mène un long travail sur l’autisme auprès de Fernand Deligny et réalise "Ce gamin là" (1975), puis "Fernand Deligny, a propos d’un film à faire" (1989). Son dernier film "De jour comme de nuit" (1991) est une immersion pendant deux ans dans la vie quotidienne de la prison des Baumettes.
Joseph Césarini et Caroline Caccavale (réalisateurs/ fondateurs de Lieux Fictifs) collaborent à la réalisation de ce film. Leur rencontre avec Renaud Victor sera déterminante dans l’action qu’ils engageront sur l’image en prison au Centre Pénitentiaire de Marseille.
Dans le cadre du partenariat passé entre l’association Lieux Fictifs, le Festival International du Documentaire (FID), et le Master "Métiers du film documentaire" de l’Université d’Aix-Marseille, la cinquième édition du Prix Renaud Victor se déroulera au Centre pénitentiaire des Baumettes du 29 juin au 2 juillet 2015. 8 films issus de la sélection du festival seront proposés à la population pénale. Tous les films diffusés seront présentés par des étudiants du Master "métiers du film documentaire", qui animeront également une discussion autour du film après la projection. Les réalisateurs seront présents pour une rencontre à l’issue de la projection de leur film.
Toutes les personnes détenues qui auront pu assister à l’ensemble de ces projections pourront faire parties d’un jury, dont les membres (exclusivement des personnes détenues) décerneront à l’un de ces films le Prix Renaud Victor, doté par le CNC dans le cadre d’un achat de droits pour le catalogue Images de la Culture. Il sera remis lors de la soirée de clôture du festival.
Au même moment le festival aura également lieu dans de nombreux endroits à l’extérieur.
En amont de l’événement Festival :
Lieux Fictifs à mis en place depuis le mois d’avril « l’atelier du regard » composé de personnes détenues. Il se déroule dans la salle de cinéma des « ateliers de formation et d’expression visuelle et sonore » au Centre Pénitentiaire de Marseille. Pendant 20 jours, un groupe de 10 personnes détenues a travaillé en collaboration avec un groupe de 5 étudiants du Master professionnel « métiers du Film documentaire » de l’Université d’Aix-Marseille. L’objectif de cet atelier est de se familiariser avec l’identité cinématographique du FIDMarseille et de construire un regard sur les films présentés et soutenus par le Festival.
Les étudiants ont commencé à travailler sur cet atelier au mois de février. Lors d’un après-midi animée par le Délégué général du FID, M. Jean-Pierre Rehm, ils ont pu découvrir l’identité cinématographique du festival, à travers des extraits de films sélectionnés lors des éditions précédentes. Ils sont rentrés dès les jours suivants en visionnage, pour s’imprégner de la dynamique cinématographique du festival et sélectionner les films qu’ils allaient venir présenter lors de l’atelier.
Au cours des mois d’avril, mai et juin, l’atelier du regard a lieu une fois par semaine, deux étudiants étant présent à chaque séance, chacun présente un film (un le matin, un l’après-midi).
Plusieurs films issus du catalogue du FID sont donc projetés aux personnes détenues, des discussions s’engagent ensuite sur le ressenti de chacun, afin de progresser à travers le regard proposé par les cinéastes, dans de nouvelles capacités de perception du monde et de la réalité, suivant le schéma projections-discussions.
Ce travail de réflexion autour de films permet de mieux appréhender l’événement festival qui a lieu début juillet en détention, au même moment qu’à l’extérieur. Au cours de ce temps fort, les participants de l’atelier du regard seront rejoints par le groupe de personnes détenues stagiaires des « ateliers de formation et d’expression visuelle et sonore » (8 personnes) ainsi que par les autres personnes détenues qui se seront inscrites pour pouvoir participer à ces séances de visionnage. Ces séances auront lieu dans la salle polyvalente du centre pénitentiaire qui peut contenir une quarantaine de personnes environ.
L’événement Festival en détention :
Du lundi 29 juin au jeudi 02 juillet 2015, l’ensemble des participants visionneront 8 films préalablement sélectionnés par l’équipe du festival. Chaque film sera présenté par un ou deux étudiants qui animeront également le temps de réactions d’après film. La majorité des réalisateurs viendront échanger autour de leur film avec le public.
Toutes ces présentations et rencontres seront filmées, afin de constituer un ensemble de programmes destiné à accompagner les films lors de leur diffusion sur le canal interne du Centre Pénitentiaire de Marseille.
Ces films concourront pour le Prix Renaud Victor (du nom du premier cinéaste à avoir réalisé un documentaire aux Baumettes : De jour comme de nuit ). Ce prix, spécialement créer pour cet événement, est doté par le CNC dans le cadre d’un achat de droits pour le catalogue Images de la Culture. Le lauréat sera choisi par un jury exclusivement composé de personnes détenues, la seule condition pour pouvoir en faire partie étant d’avoir vus les neuf films.
Renaud Victor et Joseph Césarini sur le tournage du film "De jour comme de nuit"
La remise de ce prix aura lieu comme pour tous les autres, lors de la cérémonie de clôture. Nous souhaiterions qu’un des membres du jury puisse bénéficier d’une permission de sortie exceptionnelle, pour pouvoir remettre au nom du groupe, le prix au réalisateur du film en question.
Dans le même temps, et durant toute la semaine suivante, les huit personnes détenues stagiaires des ateliers de formation et d’expression visuelle et sonore, monteront les images qui auront été tournées lors du festival (présentations de films, rencontre avec les réalisateurs, cérémonie de clôture). L’ensemble de ces programmes, ainsi que les neuf films projetés lors du festival seront diffusés dès la semaine suivante (fin juillet) sur le canal interne du Centre Pénitentiaire de Marseille.
Ainsi, toutes les personnes détenues des Baumettes pourront, si elles le souhaitent, profiter également de cette initiative à travers leur télévision. Ces diffusions s’étaleront sur deux semaines.
En 2011, le prix Renaud Victor a été remis au film LES TROIS DISPARITIONS DE SOAD HOSNI de Rania Stephan (Liban), en 2012 au film PENELOPE de Claire Doyon, en 2013, au film "LOUBIA HAMRA" de Narimane Mari, en 2014 ex-aqueo, aux films BEFORE WE GO de Jorge Leon (Belgique), et CE QU’IL RESTE DE LA FOLIE de Joris Lachaise (France).
Lundi 6 juillet 2015, le prix Renaud Victor a été remis au film "[brun clair]AL CENTRO DE LA TIERRA[/brun clair]" de Daniel Rosenfeld (Argentine, France, Allemagne, Pays-Bas, 2015).