Transcription de la table ronde et du débat autour de l’avant-première du film aux Archives Départementales des Bouches du Rhône le 23 novembre 2007.
Avant la projection
LA TABLE RONDE
En présence de :
Jean-Michel Perez
Réalisateur
Caroline Caccavale
Réalisatrice – Productrice – Coordinatrice des Ateliers Cinématographiques au Centre Pénitentiaire de Marseille
Marc Mercier
Directeur artistique du Festival les Instants Vidéo
Mireille Maurice
Déléguée régionale INA Méditerranée
Marie-Christine Hélias
Responsable de la communication des archives INA Méditerranée
Pascal Marquilly
Réalisateur
Marc Mercier / Les Instants Vidéo
Directeur artistique
(…) Le festival Les Instants Vidéo a 20 ans cette année. Pourquoi retrouvons-nous impliqués dans cette histoire ? Tout d’abord, un long partenariat avec l’association Lieux Fictifs et cette relation avec la prison nous a donné l’occasion de participer à la fois à des ateliers à l’intérieur de la prison mais aussi de présenter un certain nombre de réalisations qui ont été faites dans ce lieu étrange et étonnant en même temps et de permettre à ces œuvres de rencontrer des publics.
Pour nous, cette soirée était importante parce qu’elle est inscrite dans un projet qui a été amorcé l’an dernier. En effet, depuis 2004 nous travaillons sur un projet européen qui s’appelle Oasis. Ce projet qui regroupe un certain nombre de structures de 5 pays européens est un projet de sauvegarde, de mémorisation de l’histoire de l’art vidéo et une réflexion sur les possibilités de rendre accessible cette histoire via le réseau Internet. Cela a été pour nous l’occasion de réfléchir à ce que signifie sauvegarder, mémoriser et pourquoi ne pas, au contraire, tout effacer et recommencer à zéro ? Toutes ces questions, nous nous les sommes reposées. Et que faire de ces archives ? Doivent-elles rester dans des cimetières ou dans des vidéothèques mêmes s’il est important que ces lieux existent ? Comment peut-on leur rendre une vie, les réactualiser pour que cela nous permette de comprendre le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui ?
L’an dernier, à l’occasion des 19èmes Instants Vidéo, nous avions organisé des rencontres où nous avions demandé à des intervenants, des historiens de l’art, des artistes ou des techniciens, d’apporter leurs réflexions. Et puis nous avions demandé à Lieux Fictifs de venir nous raconter ce qui était en train de se passer dans la prison des Baumettes et notamment donc ce fameux projet, dont nous verrons le film tout à l’heure, qui a réunit des artistes de Lieux Fictifs et l’INA.
Donc l’an dernier, Caroline, tu étais venue nous expliquer le processus, nous montrer des images et nous découvrions ce qui était en train de se faire. On était loin d’imaginer que cela aboutirait au film que nous allons voir ce soir. Puis, nous n’avons pas eu envie de nous contenter de regarder ce film mais d’élargir un petit peu la réflexion en découvrant aussi des films d’artistes vidéo contemporains qui, eux aussi, travaillent avec des archives et qui essayent de donner une nouvelle vie à la mémoire. Je laisse la parole à Caroline Caccavale afin qu’elle nous explique le contexte original dans lequel ce film a été réalisé.